Avec plus de 20% des salariés du secteur privé qui le pratiquent au moins un jour par semaine (1), le télétravail s’installe durablement en France. Gain de temps et meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée comptent parmi les avantages de cette nouvelle forme de travail qui, de fait, redéfinit les contours du marché immobilier. Nouveaux critères de recherches de la part des acheteurs, mutations des zones géographiques et adaptation de l’offre des acteurs : plusieurs changements s’opèrent.
L’impact du télétravail sur les préférences des acheteurs et des locataires
Avec la généralisation du télétravail initié lors de la crise sanitaire, trois années plus tard, son impact sur les demandes des acheteurs se fait indéniablement sentir.
Les attentes des acheteurs centrées autour du confort, de la praticité, de la connectivité
Le confort, la praticité et connectivité d’un bien immobilier sont des critères de recherche que le travail hybride a nécessairement accentués. Car télétravailler suppose à la fois de bénéficier d’un cadre de vie suffisamment confortable mais également pratique à vivre et bien connecté afin de réaliser ses tâches professionnelles à distance.
Concrètement, cette quête du confort et de la praticité se décline aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Elle implique une surface habitable suffisante, une pièce ou un espace dédié au travail sans oublier la présence d’un balcon, d’une terrasse voire idéalement d’un jardin. La recherche du confort se traduit également par la volonté de vivre dans un appartement ou une maison à la bonne isolation thermique, à la bonne isolation phonique et qui fait la part belle à la luminosité intérieure.
Mais qui dit télétravail dit par ailleurs connexion internet, et une connexion de qualité qui plus est. La connectivité des biens immobiliers est en effet une attente claire. Les logements bénéficiant d’un raccordement à la fibre et bien couverts par les réseaux 4G et 5G s’attirent naturellement les faveurs des acheteurs et des locataires.
La mutation des zones résidentielles, un effet du télétravail
Si la crise sanitaire avait rebattu les cartes du marché immobilier de par l’envie de nombre de citadins de partir s’installer au grand air, le télétravail a amplifié le phénomène. Dans une étude (2), l’Insee le met en exergue :
« l’hypothèse du lien entre télétravail et migrations résidentielles semble confirmée par l’évolution des distances domicile-travail ».
L’organisme a constaté plusieurs faits notables : une hausse de l’attractivité de la façade atlantique et du sud pays et dans le même temps une augmentation des départs des régions IDF, Hauts-de-France et Grand Est. Sans pour autant parler d’exode urbain, le télétravail a tout de même engendré un nombre important de départs des grandes métropoles vers les villes de taille moyenne, celles de moins de 200 000 habitants.
Comment les acteurs de l’immobilier adaptent leurs offres
Face à de telles mutations, les acteurs du marché ont dû s’adapter, afin de proposer des offres qui collent aux aspirations et aux attentes de leur clientèle.
Désormais, la modularité de l’espace de vie intérieure est mise en avant. Elle consiste à pouvoir facilement transformer une pièce en un lieu de travail. Un dressing qui, après quelques petits travaux, s’aménage en coin bureau par exemple, voilà de quoi plaire aux acheteurs. Un autre argument est souvent mis en avant : la hauteur sous plafond d’une pièce ou d’un appartement. Dans ce cas, elle permet l’installation d’une mezzanine pour le coin nuit et d’un bureau installé en-dessous.
Aussi, dès leur phase de conception, les biens proposés à la vente ou à la location bénéficient d’équipements pensés pour faciliter le télétravail : boîtier de raccordement pour la fibre optique, système d’éclairage de qualité, prises électriques en nombre suffisant. Qui plus est, la luminosité des potentiels espaces de travail est également un argument avancé grâce à l’installation de baies vitrées et de puits de jour entre autres.
Un autre impact du télétravail ? L’essor des espaces de coworking, ces lieux qui permettent aux télétravailleurs de réaliser leurs tâches loin de leur lieu de travail mais près de leur lieu de vie. La surface de ces espaces de travail partagé a augmenté de 10% en un an en France (3). Plus encore, en deux années, les surfaces mises en vente par les principaux acteurs du marché ont connu une croissance de plus de 40% (4). Enfin, les promoteurs commencent à inclure de tels espaces au rez-de-chaussée de leurs nouveaux programmes. Et même si la pratique n’en est qu’à ses débuts, il y a fort à parier qu’elle soit appelée à s’accroître au fil des années.
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Sources